Écologie et zéro déchet

Et si on changeait ? {Coronavirus : un mal pour un bien ?}

Le coronavirus, Covid pour les intimes, a donc frappé, à la demande de l’univers, qui sait. Cela fait maintenant plusieurs mois que nous, le Monde, en pâtissons. Plusieurs semaines que nous, la France, sommes confinés. Le bouton Pause a été pressé. Le temps s’est arrêté. Suspendu à un fil. Ce fil si fragile, qui peut rompre à tout moment.

De nouvelles règles ont été mises en place, certains joueurs ayant plus de chance, d’autres beaucoup moins : c’est le jeu ma pauvre Lucette ! 😕

Face au coronavirus et à cette situation hors du commun, chacun y met du sien, pour l’intérêt général. Ainsi, des publications d’un nouveau type fleurissent sur les réseaux sociaux. Moins de selfies et de posts égo-centrés, mais des appels à la confection de masques pour le personnel médical, des partages des mesures de sécurité, des idées de recettes spécial confinement, des listes de producteurs locaux pour s’approvisionner en bons fruits et légumes, des créations de groupes d’entraide. Mais aussi des cours en ligne gratuits de yoga, de sophrologie, de sport, des idées d’activités pour occuper les enfants. On s’appelle aussi plus souvent. Pour prendre des nouvelles, entendre des voix. On se donne rendez-vous en visio. Bref, de quoi vivre au mieux cette période difficile et l’enfermement qu’entraînent le coronavirus.

On se soutient. Ça fait du bien. Ça crée du lien. Ironiquement. Dans ce monde où nous sommes d’ordinaire de plus en plus déconnectés des autres, de ce qui nous entoure, du présent, car toujours connectés à nos écrans, comme englués, aujourd’hui, nous sommes plus que dans le présent, sans vraiment parvenir à faire des projections pour l’avenir, qu’il soit proche ou plus lointain. On attend, que ça (se) passe. Aujourd’hui, ces écrans constituent plus ou moins le seul lien possible.

D’un autre côté, c’est aussi chacun pour soi. On stocke 10 paquets de papier toilette, 10 paquets de pâtes, 10 paquets de farine, et tant pis pour les autres !

On se prend à se méfier d’autrui, de soi : « Qui est contaminé ? Cette personne que je croise a-t-elle contracté le coronavirus ? Et moi ? ».

Et puis il y a ceux qui se permettent de laisser des messages totalement inadmissibles à l’attention du personnel soignant, du style : « Nous savons que vous travaillez à l’hôpital. Merci de ne pas toucher les rambardes des parties communes de l’immeuble ni de prendre l’ascenseur et, encore mieux, d’emménager ailleurs si possible, le temps que la situation se décante, pour ne pas risquer de nous contaminer quand on sort de chez nous ». Véridique. Non mais allô quoi !? La seule chose que nous ayons à faire, c’est de rester chez nous, justement.

Le personnel soignant continue d’aller travailler, sous le poids de la pression, de la peur et de la fatigue. Il risque tous les jours sa propre vie pour sauver celle des autres, potentiellement un jour la nôtre ou celle de l’un de nos proches. Ces personnes ont des familles elles aussi. Elles mériteraient 1 milliard de messages de remerciement plutôt que des remarques aussi désobligeantes. Je comprends que ce soit dû à la peur, mais la peur n’excuse pas tout. Sont-ce les mêmes qui applaudiront le personnel médical chaque soir à 20 heures ?

Un autre pan du coronavirus est la forte remise en question que beaucoup ont : du monde, de ceux qui nous gouvernent, de la société, des autres, de soi.

Le monde régi par le coronavirus est empli de contradictions (ce n’est pas nouveau, mais c’est plus frappant dans le contexte actuel), et totalement inversé. Aujourd’hui, les baisers et les hugs, contacts affectueux qui nous rapprochaient, nous éloignent. On les évite comme la peste. Auparavant, ne pas voir régulièrement nos proches, pouvait être mal pris par ces derniers, pensant qu’on ne leur accorde que peu d’importance. Aujourd’hui, ne pas les voir est une preuve d’amour. D’où, sans doute, cette perte de repère, cette étrangeté accrue, ce chamboulement que je ressens, et que beaucoup d’autres doivent certainement également éprouver.

Aujourd’hui, de nombreux sentiments antonymes se bousculent en moi : insécurité, sérénité, ancrage, déconnexion, joie, calme, peur, doute, espoir, acceptation, lassitude… Ainsi, je ne saurais vous dire si je me sens bien ou mal. Un peu des deux. Mais pas trop mal quand même.

Au début, l’annonce du confinement, de l’ampleur de la situation, fout une gifle. Et puis, c’est comme tout, on s’adapte, on prend de nouvelles habitudes. On crée une nouvelle normalité. Pas franchement normale quand même.

Ce que nous traversons en ce moment n’est pas tout rose, certes – et une partie d’entre nous craque 😔 –, mais ce n’est pas tout noir pour autant. Comme je l’ai dit plus haut, il y a du positif, notamment en termes d’entraide et de soutien. Et pour certains qui voient leur emploi du temps allégé (ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde !) et ont donc plus de temps à disposition, le confinement permet de faire éclore une certaine forme d’introspection. De se retrouver, de se recentrer sur l’essentiel. Et de réfléchir à ce qui nous convient, ce que l’on souhaite pour l’avenir, mais aussi à ce que nous ne voulons pas ou plus. Cela peut parfois mener à des crises, des tensions, certes, mais permet de mettre en lumière certaines choses.

Certaines personnes en profiteront aussi pour s’adonner à des occupations qu’elles remettent toujours à plus tard, faute de temps. À de nouveaux hobbies, à des moments partagés avec leurs enfants, à davantage de fait maison, etc. Et ça, c’est une bonne chose.

En matière d’écologie aussi, la planète va mieux ! Moins de pollution, des eaux plus limpides – on a vu des poissons revenir dans les canaux de Venise dont l’eau n’a jamais été aussi claire depuis des lustres. L’arrêt de la production, de l’industrie, du tourisme, a eu un réel impact environnemental positif en très peu de temps, ce qui montre qu’un revirement de situation est possible (sans devoir aller dans des extrêmes comme le contexte actuel l’impose, évidemment).

Le système capitaliste en arrêt, c’est formidable pour la planète. Rien que pour entrevoir ce qu’un monde « plus vert » pourrait être, merci le coronavirus.

Ce qui m’inquiète, c’est l’après. Après, quoi ? On revient comme avant ? On relance la croissance de plus belle ?

Et si, par le biais du coronavirus, qui nous oblige à ralentir sur tous les plans ou presque, qui donne du temps à nombre d’entre nous pour se poser les bonnes questions, l’opportunité nous était donnée de déconstruire le paradigme de cette société asphyxiée et asphyxiante pour en créer une autre ? Une société dans laquelle la surconsommation, la croissance et le profit ne seraient plus les maîtres-mots. Une société dont nous, citoyens, reprendrions le contrôle, de même que celui de nos vies. Où nous ferions des choix de production et de consommation avisés, responsables, raisonnés et raisonnables.

A-t-on vraiment besoin de tant, en tout temps, immédiatement, pour être heureux ? Est-ce vraiment nécessaire de travailler autant ? De vouloir gagner toujours plus d’argent ? Doit-on prendre aussi souvent l’avion pour répondre à nos besoins d’évasion et de dépaysement ?

Cette période de confinement où l’on nous demande de ne sortir que pour les achats et les déplacements jugés essentiels, est finalement le moment idéal pour repenser notre mode de vie, notre société, notre monde.

Et si on décidait que ce ne soit plus comme avant ? De ne plus laisser faire les politiques, industriels et lobbies ? De faire réellement entendre notre voix ? De ne pas se ruer dans les magasins dès le confinement levé, mais d’apprendre à déconsommer, de consommer moins mais mieux ?

Oh, vous allez me dire que je rêve, que je suis utopiste, bien naïve pour penser que les choses vont changer. Si nous n’avons pas d’espoir, que nous restons passifs et défaitistes sans même essayer, c’est sûr, rien ne changera. Moi j’ai envie de croire à cette Écotopia que décrit Ernest Callenbach, de croire au fameux « What if… » (« Et si… » ) de Rob Hopkins.

J’ai envie de croire que, si nous sommes enfin une majorité à aller dans le bon sens, à être le mouton noir qui fait la différence, nous deviendrons la norme, et tout sera possible. Il suffit de le vouloir et d’agir ! Il y a de très nombreuses initiatives qui ont déjà été mises en place à travers le monde ces dernières années. Par une poignée de gens. Imaginez si nous étions une majorité ? Il ne tient qu’à nous d’accélérer les choses.

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