Le secteur textile est la deuxième industrie la plus polluante au monde. Je crois que cette information n’est plus un secret pour personne tant elle a été relayée [si vous n’êtes pas au courant c’est que vous ne cherchez pas à l’être, ou bien que vous êtes en état d’hibernation constant, je ne vois pas d’autre raison possible ! 😉].
Rien qu’en France, l’Ademe estime à 624 000 tonnes la quantité de textiles mise sur le marché chaque année. Aujourd’hui, nous achetons 60 % de vêtements en plus qu’il y a une quinzaine d’années et les jetons aussi beaucoup plus rapidement qu’avant. En cause la fast fashion, qui vend de la mode jetable à prix attractifs et de qualité médiocre ? Notre envie de toujours avoir de nouveaux vêtements, parce que dès qu’on en a acheté un il ne nous intéresse déjà plus ?
Et si on apprenait à voir les vêtements différemment et à les consommer de manière plus éthique et responsable ?

1. Acheter des vêtements de seconde main
La production de vêtements neufs dans le conventionnel (enseignes de fast fashion notamment) a un impact écologique, social et humain considérable. Elle a très souvent lieu dans des pays à main-d’œuvre bon marché (Chine, Inde, Bangladesh, Tunisie, etc.), dans des conditions de travail pitoyables. Je vous en parle en détail dans mon article sur les dessous (obscurs) de la mode.
Se tourner vers les achats d’occasion (friperies, vide-greniers, sites de vente de seconde main…), c’est ainsi un acte permettant de réduire la production de nouveaux vêtements, avec tout ce qu’elle implique comme effets néfastes (pollution, extraction de matières premières, énergie dépensée, exploitation d’hommes, de femmes et d’enfants…).
C’est favoriser le marché des vêtements qui existent déjà (qui ont déjà été produits) et qui n’attendent que vous pour une nouvelle vie ! Et Dieu sait s’il en existe ! Je crois que l’on pourrait tous se vêtir avec pendant des lustres sans ne plus rien produire.
C’est aussi de belles économies à la clé, pensez-y. 😉
2. Troquer
Dans le même style, on peut troquer nos vêtements : entre ami(e)s, en organisant par exemple des vide-dressings à la maison, via des groupes Facebook dédiés au troc (privilégiez évidemment les groupes locaux, de votre ville ou département)… ou même dans des boutiques spécialement conçues à cet effet comme le Club des Simone qui a fraîchement ouvert ses portes à Nice et auquel j’ai consacré un article dernièrement !
Cela permet de changer régulièrement le contenu de sa garde-robe si on le souhaite, sans dépenser d’argent ou presque, le Club des Simone étant accessible via une entrée unique payante, un abonnement mensuel ou un abonnement annuel, mais l’on s’y retrouve largement.
3. Récupérer gratuitement
Il est également possible de récupérer des vêtements sans dépenser un sou, par exemple dans des gratiferias (sorte de vide-greniers gratuits où vous prenez ce qui vous plaît sans avoir à faire d’échange)… ou tout simplement dans la rue ! 😋 En effet, il n’est pas rare que des sacs entiers de vêtements soient jetés à la poubelle (enfin, juste à côté ^^). On peut parfois y trouver de petites pépites.
Remarque : si le vêtement de seconde main n’a pas forcément été fabriqué de manière éthique, acheter d’occasion, troquer ou même récupérer gratuitement un vêtement (un sac à main, des chaussures) constituent pour autant un geste totalement éthique, et le premier à privilégier car il n’induit pas la production de nouveaux vêtements.
4. Customiser ou transformer ses vêtements
Customiser ses vêtements permet de ne pas s’en lasser, de renouveler sa garde-robe sans changer de vêtements, juste en (re)mettant les affaires que l’on possède, que l’on a achetées (neuves ou d’occasion), que l’on a récupérées ou que l’on nous a données à notre goût ou à notre taille.
Si certaines retouches ne sont pas à la portée de tous et nécessitent des compétences en couture, d’autres sont beaucoup plus simples, comme effectuer une mini-retouche pour raccourcir des bretelles trop grandes (possible sans machine à coudre), ou faire un ourlet à un pantalon trop long. Cela peut aussi être transformer un pantalon en short, une chemise à manches longues en chemise à manches courtes, ajouter une broderie sur une jupe, apporter une touche de couleur à une robe noire avec une ceinture en tissu de couleur vive, etc.

Personnellement, une grande partie de ma garde-robe a été retouchée d’une manière ou d’une autre, parce que le vêtement n’était pas adapté à ma morphologie (notamment en raison de ma magnifique poitrine inexistante 😂) ni à ma taille (je dépasse pas le mètre soixante ^^), ou encore pas suffisamment à mon goût ! Merci Môman pour la couture ! 😋
Laurie de Un trésor dans mon placard est une pro en matière d’upcycling : avec ses doigts de fée, elle crée de nouveaux vêtements uniques et sur mesure à partir d’anciens !
5. Acheter auprès de marques éthiques et responsables
C’est, là encore, ne pas cautionner la production textile « lambda » en choisissant de se tourner vers des marques, enseignes ou petits créateurs ayant un véritable engagement envers l’environnement et l’Humain.
Optez pour des marques ne proposant qu’un nombre restreint de collections par an, des vêtements de meilleure qualité, plus durable, en matières biologiques, véganes, naturelles, recyclées ou moins impactantes (chanvre, lin…), de fabrication française ou européenne.
Choisissez des marques transparentes, expliquant leur démarche, leurs choix de matières, de (lieu de) production, etc. Des marques qui n’ont pas peur de se présenter dans le détail et qui sont fières de ce qu’elles dévoilent.
Privilégiez les textiles comportant un label environnemental/éthique fiable, comme par exemple Oeko-Tex (pour les textiles – pas forcément bio/naturels – exempts de substances indésirables pour la santé et respectant des normes de production écologiques sévères), GOTS (label bio pour le coton, la soie, la laine et le chanvre, prenant en compte des critères sociaux et environnementaux), l’Écolabel européen, le label Origine France Garantie ou encore Max Havelaar (coton issu du commerce équitable).
Aucune marque ni aucun label n’est parfait, il y aura toujours à redire, mais au moins certains ont le mérite de vouloir faire la différence (et travaillent même à s’améliorer) ! 😉
Pour vous aider à trouver des marques éthiques et écologiques, vous pouvez vous rendre sur des sites comme We dress fair ou SloWeAre.
Remarques :
On ne va pas se mentir : les marques éthiques et responsables sont plus chers que Kiabi, H&M ou Pimkie. Mais c’est le prix à payer aujourd’hui pour une fabrication respectueuse. Cela peut constituer un sacré budget… sauf si vous équilibrez avec les vêtements de seconde main ! En suivant les 4 conseils précédents, vous compenserez vos achats écoresponsables neufs et vous vous y retrouverez financièrement. 😊
Si vous souhaitez continuer à faire vos achats en grandes surfaces et enseignes standards, dont les prix sont plus accessibles, dirigez-vous vers les articles en coton biologique (on en trouve de plus en plus, parfois même en lin ou en chanvre, bien que plus rare), ou de fabrication française/européenne : ce sera au moins ça, faute de marque avec un réel engagement plus poussé. 😏

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Bonjour Stéphanie.
Bel article complet sur un sujet qui devrait éveiller davantage les consciences, c’est sûr.
Tu nous invites à parler de notre expérience, je vais donc en deux mots décrire la mienne !
Je n’ai jamais eu la frénésie de l’achat, quelqu’ il soit. Il se limite à ce dont j’ai besoin.
J’avoue m’être laissé tenté par le bas coût parfois, car la trésorerie ne me laissait pas toujours la possibilité de m’acheter du qualitatif. Bien sûr que ce n’est pas forcément le bon choix, tu l’expliques clairement.
L’occasion, comment dire, ne m’a jamais attiré, peut être parce que j’ai une image négative du vêtement déjà porté, certainement à tort.
Moi-même, suis un » jusqu’au boutiste » vestimentaire. Je les emmène au bout mes vêtements, car je trouve toujours une utilisation secondaire… Bricolage, jardinage…. Il m arrive aussi de transformer mes pantalons en shorts.. reste à maîtriser la transformation du short !😅 Mais je commence à avoir des idées. Après la mort du short, le textile peut ressusciter !
Pour revenir à l’achat, vu que je vis avec un minimum, je pense que je vais m’orienter vers la production plus socialement et écologiquement responsable, mais seulement si la qualité est au rendez vous. Je cherche des pistes actuellement. En fait c’est un peu la même démarche que pour la nourriture.
Quant à l’échange, y a pas à ma connaissance de Simone près de chez moi… Faut l’exporter la Simone !🤣
Merci pour la sensibilisation sur le sujet !
Merci Pascal pour partager avec nous ton avis sur le sujet ! Moi aussi il m’arrive de transformer des jeans en shorts… enfin, je le fais faire à ma mère. ^^ Mon short préféré que j’ai depuis des années est ainsi un ancien jean qui ne m’allait pas bien en jean, mais parfaitement en short. 😉 Bien évidemment que la mode éthique « neuve » équivaut à un budget, et qu’elle n’est ainsi pas à la portée de tous… c’est pour ça qu’il y a d’autres solutions comme la seconde main, dont perso, je suis fan, tu l’auras compris ! ^^ Après, tu as raison de parler de qualité également : si un vêtement coûte plus cher, mais qu’on le garde aussi plus longtemps, alors c’est rentable, et mieux vaut ça qu’un vêtement « cheap » à devoir changer tous les ans (avec l’impact environnemental et sociétal que ça engendre) ! 😉
D’accord avec ça…
Une autre réflexion à propos de la mode dite « éthique ». Elle est rarement dans ta boutique de quartier, sauf peut être dans les grandes villes. Cela implique d’acheter sur le net, et en matière de vêtement je suis comme toi, j’aime bien toucher, voir, essayer…
Sauf pour une paire de chaussettes ou un slip 🤣
Je me pose souvent la question de l’impact des envois individuels par transporteur par rapport aux envois de quantités dans les boutiques….
Oui, tout à fait, c’est aussi à prendre en compte… Souvent, je lis sur diverses boutiques en ligne (pas forcément de vêtements), que les envois sont compensés carbone, et donc « neutres », mais il faudrait creuser plus avant la question, je pense.