Écologie et zéro déchet

Dans les coulisses du centre de tri de Cannes

Le centre de tri du SMED (Syndicat Mixte d’Élimination des Déchets du Moyen Pays des Alpes-Maritimes), situé à Cannes, reçoit le contenu des poubelles jaunes niçoises, ainsi que celui de la quasi totalité des poubelles de tri sélectif des Alpes-Maritimes. Il est exploité par la société Paprec, leader français du recyclage. C’est ainsi l’intermédiaire entre la collecte, en amont, et le recyclage, en aval. Avec l’association Zéro Déchet Nice, nous sommes allés le visiter pour en apprendre plus sur ce que deviennent nos déchets une fois hors de nos maisons ! 😉

Au centre de tri de Cannes, vous trouverez d’une part, une zone dédiée à la déchèterie, où particuliers et professionnels de la région cannoise peuvent apporter leurs déchets encombrants et polluants (meubles, gravats, casseroles, pots de peinture, piles…), et d’autre part, une zone dédiée au tri des déchets issus des poubelles jaunes : c’est cette dernière qui nous intéresse particulièrement ici. 😉

La déchèterie

Un centre modernisé et évolutif

Le centre a été récemment modernisé afin de pouvoir trier encore plus, mieux, à moindre coût et dans de meilleures conditions de travail. Il dispose de technologies de pointe et peut traiter 3 tonnes et demi de déchets par jour.

Ce centre est en mesure de traiter tous les emballages plastiques (c’est-à-dire tout ce qui contient quelque chose) : pots de yaourt, sacs plastiques, flacons de gel douche, boîtes à œufs… mais pas les jouets en plastique par exemple. Il reçoit également le verre (pas tous les types, voir plus loin), les contenants métalliques (barquettes alimentaires, cannettes…) et même le papier. Tout arrive mélangé et est trié sur place. Cependant, il est à noter qu’à Nice, nous avons pour consigne de ne pas jeter le papier dans les poubelles jaunes mais dans des conteneurs dédiés (bleus). Ce choix s’explique par le fait que les papiers triés à part sont de meilleure qualité que ceux mélangés aux emballages, pouvant ainsi être souillés. De plus, les papiers jetés dans les conteneurs bleus ne nécessitent pas de sur-tri pour être recyclés et évitent ainsi des surcoûts. De même, pour les emballages plastiques, il n’est pour le moment possible de jeter dans la poubelle jaune l’ensemble des emballages, sans distinction, que dans certaines rues de Nice, qui sont en phase de test. Ne faites donc pas n’importe quoi et renseignez-vous bien pour connaître les consignes de tri actuelles de votre rue !

L’ensemble des déchets passent sur de nombreux tapis roulants pour être triés par catégories à l’aide d’un trommel (séparation des déchets par taille), de cribles balistiques (séparation des déchets « plats » et des déchets « creux » ), de courants de Foucault (récupération des déchets en métal/aluminium) ou encore de nombreuses trieuses optiques (tri des divers matériaux), avant d’arriver en fin de chaîne sur différents tapis, où des employés contrôlent une dernière fois si le tri a bien été effectué, en corrigeant manuellement les erreurs des machines au besoin.

Avec ses deux kilomètres de convoyeurs, cette chaîne est évolutive car elle permet de s’adapter aux extensions de consignes de tri sur les emballages ménagers. Elle est notamment adaptée pour le captage des petits alus et aciers et c’est la seule usine en France capable d’extraire le polyéthylène téréphtalate (PET) opaque. Seuls les petits déchets de moins de 9 mm sont refusés par les machines.

De déchet à matière première recyclable

Une fois les déchets correctement triés, ils sont conditionnés puis récupérés par des camions provenant de divers pays pour être valorisés dans des papeteries, aciéries et autres usines. D’ailleurs, notre guide nous a fait remarquer qu’une fois qu’un déchet quitte le centre de tri, il n’est plus considéré comme un déchet mais comme une matière première recyclable. Son statut change, il prend de la valeur. 😏

Pour vous donner une idée :

  • Avec 18 journaux, on fabrique 1 boîte d’œufs en carton.
  • Avec 20 bouteilles en plastique transparent, on fabrique 1 oreiller.
  • Avec 15 bouteilles en plastique opaque, on fabrique 1 arrosoir.
  • Avec 6 briques alimentaires, on fabrique 1 rouleau de papier toilette.
  • Avec 8 boîtes de conserve, on fabrique 1 casserole.

Le saviez-vous ?

La France est l’un des plus gros producteurs et consommateurs de plastique d’Europe.

 Tous les types de verre ne peuvent pas être jetés dans le conteneur vert car ils seraient alors mélangés et ne pourraient être refondus pour être recyclés étant donné qu’ils ne fondent pas tous à la même température. Donc pensez à bien respecter les indications sur le conteneur du verre. Pour rappel, les bouteilles, pots et bocaux en verre sans leur bouchon/couvercle peuvent être jetés dans le conteneur vert. La vaisselle cassée, les vases, les ampoules, les morceaux de vitre ou de miroir, les pots en terre cuite, les objets en porcelaine, etc., ne sont pas autorisés dans ce conteneur. Certains d’entre eux ne comportent d’ailleurs que peu, voire pas du tout de verre !

 Le centre du Broc traite les déchets organiques qu’il valorise en compost (http://www.smed06.fr/cvo/) et le centre Valazur, situé à Nice, traite les encombrants et déchets industriels (http://www.valazur.com/dispositif/principe).

 Le centre de tri de Cannes est ouvert aux visites, il ne nous a pas fait une fleur car nous sommes une association environnementale. 😉 N’hésitez donc pas à prendre rendez-vous.

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Si vous voulez en savoir plus sur les consignes de tri de manière générale, n’hésitez pas à consulter le guide du tri sélectif.

Enfin, n’oubliez pas : trier, c’est bien, ne pas produire de déchet, c’est encore mieux !  😉