Cosmétiques et ménage

Fabriquer sa lessive et son adoucissant

Cela faisait des années que j’achetais de la lessive écologique. Mais depuis plusieurs mois, je fabrique moi-même ma lessive. Je me suis en effet enfin tournée vers la lessive maison, et ce pour plusieurs raisons. La première n’a pas du tout été d’ordre économique, alors que pourtant, je peux vous dire qu’on fait de sacrées économies ! 😉

Non, l’élément déclencheur a été le fait que mon magasin bio n’offrait pas la possibilité de se procurer de la lessive en vrac. J’en avais assez de devoir toujours acheter de la lessive et le contenant qui va avec, sans pouvoir ramener mon contenant vide pour le ré-remplir. C’est tellement plus écolo. J’en rêvais. J’avais même contacté l’enseigne pour savoir s’il était possible de mettre en place un coin vrac pour tout ce qui est liquides destinés à l’entretien de la maison (lessive, liquide vaisselle, produit ménager multi-usages…). Malheureusement, la réponse avait été négative, faute de place dans le magasin, qui, il est vrai, est assez petit.

Aujourd’hui donc, je fabrique ma lessive. Même si depuis quelques jours mon magasin bio est enfin équipé d’un coin vrac pour les produits susmentionnés ! 😁 Comme quoi, tout arrive, et je suis vraiment contente de cette évolution !

Un savon de Marseille à 72 % d'huile pour fabriquer sa lessive
Le savon de Marseille, ingrédient phare de la lessive maison

La lessive, pas si clean que ça…

Une lessive du commerce classique contient des substances chimiques néfastes pour l’environnement et les éco-systèmes, allergisantes pour l’homme, voire conduisant à des maladies. Ces substances sont rejetées dans les cours d’eau. Comme la plupart d’entre elles ne sont pas ou peu biodégradables, elles s’accumulent dans les eaux de surface, les sols, mais aussi dans les organismes vivants… dont nous faisons partie.

Veillez ainsi à bien choisir votre lessive (y compris en vrac), notamment en vérifiant qu’elle comporte des labels écologiques fiables comme Ecocert ou Nature & Progrès. Beaucoup de marques surfent sur la tendance du greenwashing, soyez donc vigilants et sachez décrypter les étiquettes.

Outre l’aspect « zéro déchet » que l’on peut parvenir à atteindre en achetant sa lessive en vrac, cette dernière reste relativement chère. Fabriquer soi-même sa lessive permet ainsi de réaliser des économies substantielles, en plus de ne pas mettre de cochoncetés dedans pour le respect de la planète dans son ensemble !

Une lessive qui ne sent pas, ça me va !

Fabriquer sa lessive est très simple. Et surtout ça marche : elle lave tout aussi bien que la lessive bio que j’achetais avant. En revanche, il n’y a pas cette odeur « linge qui pue propre » que bon nombre de lessives conventionnelles apportent, et que je n’ai d’ailleurs jamais appréciée. Je sais que beaucoup de personnes affectionnent le fait qu’une lessive puisse sentir « bon ». Moi, ces parfums forts et artificiels, ça n’a jamais été ma tasse de thé. Mon nez détecte d’ailleurs immédiatement les personnes portant des vêtements lavés avec des lessives chimiques ! 😉

La lessive que j’avais l’habitude d’acheter en magasin biologique est à base d’huiles essentielles. Elles parfument très, très légèrement le linge, de manière naturelle. D’ailleurs, la lessive maison que je vous propose peut également être parfumée avec des huiles essentielles. Toutefois, je n’en utilise que rarement, leurs propriétés s’altérant avec la chaleur. Et pour le parfum, je m’en passe très bien. D’autant qu’il n’est pas vraiment perceptible je trouve, donc c’est un peu du gâchis. Le cas échéant, choisissez des huiles qui vous plaisent. Mais vérifiez bien leurs effets : certaines peuvent être irritantes, allergisantes, déconseillées aux femmes enceintes, aux enfants, etc.

Mise à jour 2020 :
Depuis plusieurs années, je n’utilise plus du tout d’huile essentielle dans ma lessive. Comme je le disais, les propriétés des HE s’altèrent avec la chaleur, l’odeur n’est pas flagrante, et en plus, leur production a un impact écologique loin d’être négligeable. Utilisons-les à bon escient… donc pas dans la lessive !

Une bouteille de lessive maison au savon de Marseille
Fabriquer sa lessive : simple, économique et écologique

Des ingrédients simples pour fabriquer sa lessive

Il existe de très nombreuses recettes de lessive maison. Généralement, les ingrédients que l’on retrouve sont : du savon de Marseille, du savon noir, du bicarbonate de soude, du percarbonate de soude, des cristaux de soude, du lierre, de la cendre… pas tous dans la même recette, rassurez-vous ! 😁 Pour en savoir plus sur ces ingrédients et sur les avantages à fabriquer soi-même ses produits ménagers, n’hésitez pas à aller lire mon article : Pourquoi fabriquer ses produits d’entretien ?

Le lierre, vous pouvez en trouver dans la nature, ou chez vous, si vous avez la chance d’habiter une maison à la campagne. Vous trouverez un exemple de lessive au lierre sur le site de Vie Initiative Environnement. Les cendres, vous pouvez en récupérer si vous avez une cheminée ou un poêle à bois. Et devinez quoi ? V.I.E met également à disposition une recette de lessive à la cendre ! Pour le reste, il est possible de trouver tous les autres ingrédients en magasins biologiques, et encore mieux, de vrac (ou bio et en vrac, tant qu’à faire 😉).

Pour ce qui du savon de Marseille, il doit être en copeaux. Vous pouvez en acheter tout prêts mais je vous conseille vivement de râper un bloc de savon vous-même à l’aide d’un économe. C’est moins cher et plus écolo car bien souvent les savons de Marseille sont vendus sans aucun emballage, contrairement aux copeaux. Ils peuvent également être vendus sous forme de grosses chutes, encore moins chères. Et puis, les copeaux, ou paillettes, j’ai tendance à me méfier de leur qualité et de leur provenance. D’autant qu’il s’agit généralement de copeaux blancs, à l’huile de palme et non à l’huile d’olive, dont on connait les impacts environnementaux. L’huile de palme étant une huile qui fige, elle peut aussi être susceptible de faire durcir votre lessive et d’encrasser votre machine.

Surtout, achetez un vrai savon de Marseille, à l’huile d’olive, et sans  glycérine ajoutée. Il ne doit qu’en contenir des traces, ce qui est normal. Cette dernière encrasse la machine elle aussi, graisse le linge et peut également rendre la lessive solide. La législation impose aux savonniers d’indiquer la présence de glycérine, même s’il ne s’agit que de traces, du coup, pas évident de s’y retrouver, je vous l’accorde.

Sur mes photos, vous pouvez voir un savon de Marseille de la marque Rampal Latour. Normalement, un savon de Marseille est soit vert, à l’huile d’olive, soit blanc, à l’huile de palme. Or, après investigation, il semblerait que les savons de Marseille à l’huile d’olive Rampal Latour contiendraient également de l’huile de palme. Donc dès que j’aurai terminé celui-ci, dans le doute, j’essaierai de trouver une alternative sans huile de palme. Je sais notamment que les marques Fer à Cheval, La savonnerie du Midi, Marius Fabre et la savonnerie du Sérail produisent un savon de Marseille dans les règles de l’art. Donc si vous achetez un savon vert de l’une de ces marques, vous devriez être tranquilles niveau composition. 😊

Mise à jour 2017 :
Je suis tombée sur un article extrêmement bien écrit et complet sur le site Le curionaute, qui fait le tour d’horizon de tous les savons de Marseille sur le marché français. Je vous invite vivement à le lire pour en savoir plus sur le sujet et ne pas vous faire avoir lors de votre achat de savon, car les contre-façons sont nombreuses : « Enquête : les coulisses du savon de Marseille » .

Un bloc de savon de Marseille à râper pour fabriquer sa lessive
Du savon de Marseille pour fabriquer ma lessive

Fabriquer sa lessive liquide

Ingrédients :

  • – 2 L d’eau
  • – 50 g de savon de Marseille à l’huile d’olive
    (ou de savon noir liquide, sans glycérine ajoutée)
  • – 40 g de bicarbonate de soude (si linge peu sale / eau peu calcaire)
    OU de cristaux de soude (si linge sale / eau très calcaire)
  • – OU 20 g de bicarbonate de soude + 20 g de cristaux de soude
  1. Râpez le savon à l’aide d’un économe.
  2. Faites chauffer l’eau dans une grande casserole avec le savon, tout en remuant un peu à l’aide d’un fouet, jusqu’à complète dissolution. (Si vous n’avez pas de casserole suffisamment grande, ne chauffez qu’une partie de l’eau et rajoutez le reste 20 minutes après l’étape 3, en transvasant au préalable la préparation dans une bassine par exemple.)
  3. Retirez du feu et ajoutez le bicarbonate et/ou les cristaux de soude, qui vont fondre avec la chaleur. Remuez un peu. Attention, ça peut parfois mousser et déborder, d’où la nécessité d’une grande casserole (ou de ne pas mettre toute l’eau d’un coup et d’utiliser une bassine pour la suite) !
  4. Laissez reposer jusqu’au lendemain.
  5. Si votre lessive a épaissi : mixez-la au mixeur plongeant pour la liquéfier. Puis transvasez-la dans un ancien bidon de lessive ou autre contenant (pensez à mettre une étiquette « Lessive »), en laissant une marge pour pouvoir secouer.
  6. Secouez la lessive avant chaque utilisation.
    Dosage : un gros bouchon (env. 10 cl, ou ½ verre) par lavage (pour une machine de 5 kg). Certaines personnes préconisent de mettre de préférence la lessive directement dans le tambour au milieu du linge pour plus d’efficacité.

Remarques :
La lessive au bicarbonate conviendra pour du linge peu sale et une eau peu calcaire. La lessive aux cristaux de soude sera plus efficace pour les vêtements plus tachés, gras, le linge de maison comme les torchons de cuisine, qui sont, pour ma part, mis à rude épreuve au quotidien, ainsi qu’avec une eau très calcaire.

Comme indiqué dans la recette, vous pouvez aussi bien utiliser moitié bicarbonate et moitié cristaux de soude.

Parfois, je fais même ma lessive avec juste de l’eau et du savon noir liquide. Je compte 100 g de savon noir pour 2 litres d’eau bien chaude.

Le savon de Marseille est un très bon détergent qui fonctionne à froid comme à chaud. Il est bactéricide et hypoallergénique.
Le bicarbonate de soude assouplit, détache et neutralise les odeurs.
Les cristaux de soude constituent un excellent dégraissant et nettoyant.

Enfin, je ne l’ai pas oublié : l’adoucissant

Mon adoucissant n’est rien d’autre que du vinaigre blanc (à 8 % d’acidité) dilué dans de l’eau ! Le vinaigre blanc est en effet un excellent anti-calcaire naturel. Il permet ainsi d’assouplir le linge, mais aussi de raviver les couleurs et de redonner de l’éclat au blanc.

J’ai pu lire, cependant, que l’acidité du vinaigre pourrait abimer les élastiques des vêtements. Je veille ainsi bien à ne pas dépasser les 8 % d’acidité. Et je n’en utilise pas lorsque je fais une machine comportant des sous-vêtements, plus fragiles. Il pourrait aussi abimer les joints de la machine… mais j’ai également lu que cela ne risquait rien ! Et qu’il faudrait vraiment une grande quantité de vinaigre, utilisée quotidiennement et sur le très long terme pour que cela arrive. Donc bon, à voir. Je n’ai pas (encore ?) été confrontée à ce problème. Mais si tel est le cas dans le futur, je vous en ferai part. Certaines personnes utilisent du vinaigre pur, d’autres le diluent. C’est l’option que j’ai choisi, par précaution.

Côté odeur : pas de panique, votre linge ne sentira pas le vinaigre, c’est promis ! 😉

Le vinaigre blanc comme adoucissant

Fabriquer son adoucissant

Ingrédients :

  • – 50 cl de vinaigre blanc
  • – 50 cl d’eau
  1. Versez l’eau et le vinaigre dans un ancien bidon d’adoucissant ou une bouteille.
  2. Fermez et secouez pour mélanger. C’est prêt.
    Dosage : versez l’équivalent d’un petit bouchon (taille de flacon d’adoucissant classique) (4 ou 5 cuil. à soupe) dans le compartiment pour adoucissant de votre machine à laver.

Infos supplémentaires

Il m’arrive souvent d’ajouter 1 grosse cuillère à soupe de percarbonate de soude directement dans le tambour de la machine quand je lave du linge blanc, des draps, serviettes et torchons, ou encore de faire tremper ces derniers dans la baignoire ou dans une bassine avec 1 ou 2 cuillères à soupe de percarbonate et de l’eau chaude avant lavage. Le percarbonate de soude a en effet des propriétés blanchissantes, détachantes et désodorisantes (actives à partir de 40 °).

Il est également conseillé, qu’elle que soit la lessive que vous utilisez, de nettoyer votre machine à laver environ tous les 2-3 mois (ou au moins 2 fois par an selon les sources), en la faisant tourner à vide à 60 ou à 90 degrés avec 1 litre de vinaigre blanc, que vous verserez pour moitié dans le tiroir de l’adoucissant, et l’autre moitié dans le tambour. Je vous avoue ne pas être du tout assidue sur ce point…

Voilà, fabriquer sa lessive et son adoucissant ne devrait plus avoir de secret pour vous. Je suis satisfaite de ma routine spécial lave-linge pour le moment. On verra sur la durée si ma machine s’encrasse, si les élastiques de mes vêtements se détendent… tout ça, tout ça. ^^ Mais pour l’instant, je ne peux que vous conseiller de faire vous-même votre lessive et votre adoucissant. 😉

Mise à jour 2020 :
Toujours aucun problème à mentionner ! Mon lave-linge se porte très bien, et les élastiques de mes vêtements aussi. 😊

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