Alimentation

Le fait maison dans les restaurants : ça existe encore ?

Personnellement, je ne suis pas une grande adepte des restaurants. Je trouve que si l’on sait relativement bien cuisiner, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. ^^ Alors certes, cuisiner demande du temps, de la préparation, et on se dit que si l’on va au restaurant de temps à autre, c’est aussi pour éviter tout cela et se reposer. Oui, sauf que je suis souvent déçue de ce que je trouve dans mon assiette ou sur la carte : des produits qui ne sont pas de saison, venus de loin, de qualité médiocre…

Et puis, de plus en plus, les reportages affluent sur la qualité – ou plutôt la non qualité – de ce que l’on nous sert au restaurant, sur le manque d’hygiène dans les cuisines, etc.

C’est pourquoi, si avant je n’allais déjà pas beaucoup au restaurant, aujourd’hui je suis vraiment dégoutée et n’y vais pratiquement plus.

Le documentaire diffusé dimanche sur France 5, intitulé Restauration française, un pavé dans l’assiette, enfonce encore un peu plus le couteau dans la plaie.

En effet, on (re)découvre que 7 restaurants sur 10 en France utilisent des produits industriels, tout prêts, qu’il suffit juste de passer au four à micro-ondes, et d’y ajouter un brin d’herbe aromatique ou un grain de poivre pour qu’ils puissent avoir la mention de fait maison. Ainsi vous pouvez très bien commander une souris d’agneau, un fondant au chocolat ou des lasagnes sortant tout droit d’un sachet sous-vide ou d’une barquette. Exit les produits frais et de saison, et place aux produits surgelés/congelés, aux produits lyophilisés, aux jus en poudre, au jaune d’œuf en brique comme le lait, et j’en passe.

Les industriels, aidés parfois de grands chefs, voire même de meilleurs ouvriers de France, proposent ainsi aux restaurateurs des plats « au visuel fait maison ».

Alors, le problème n’est pas tant que les restaurants ne nous proposent pas de la cuisine faite maison, c’est-à-dire faite dans leurs restaurants, par leurs chefs, mais que le consommateur n’en est absolument pas informé.

Pire encore, à la question « Ce plat est-il fait maison ? » , on vous répond sans aucune gêne par l’affirmative la plupart du temps, alors que c’est malheureusement souvent faux… Quand ils ne vont pas encore plus loin en marquant carrément sur leur carte « fait maison » pour quelque chose qui ne l’est pas, car légalement ils en ont le droit…

Donc non seulement les restaurants manquent de transparence, mais aussi d’honnêteté. Pas tous bien sûr, et heureusement, mais le fait est là.

En outre, d’autres aspects sont à considérer : le respect de l’environnement et la santé.

En effet, d’une part, il y a un manque d’écologisme : nombre de produits industriels tout prêts sont emballés individuellement. Les morceaux de poisson, par exemple, sont coupés à la taille et au poids adéquats et sont emballés sous-vide, chacun séparément, pour être livrés aux restaurateurs. Cela fait donc plus de déchets plastiques que si les poissons étaient achetés entiers puis coupés en morceaux.

D’autre part, il y a un risque pour la santé des intolérants/allergiques à certains produits : en commandant une souris d’agneau, on ne pense pas qu’il peut y avoir des arômes à base de blé ou de lait par exemple, ce qui peut donc s’avérer dangereux pour les personnes ne devant pas en consommer.

Bref, je ne sais pas vous, mais je pense qu’un établissement portant le nom de restaurant se doit de CUI-SI-NER, réellement. Il ne s’agit pas d’ouvrir des sachets et d’en mettre le contenu dans des assiettes ; il ne s’agit pas non plus de faire de la « cuisine d’assemblage » , en assemblant simplement plusieurs produits tout prêts. Personnellement, si je me rends au restaurant, c’est dans l’intention de me faire plaisir et de déguster quelque chose de préparé, mijoté, remué, assaisonné avec amour et passion du métier. Je n’y vais pas pour manger une boîte ou du surgelé, chose que je peux très bien manger chez moi et à moindre coût.

En tout cas, la moindre des choses, c’est d’être honnête envers le client : le restaurateur devrait afficher clairement si ce qu’il propose dans son établissement est industriel ou fait maison. Ainsi, le consommateur y viendrait en toute connaissance de cause.

Attention, je ne dis pas que les plats qui ne sont pas cuisinés dans le restaurant qui les propose ne sont pas bons gustativement parlant – d’après le reportage ça pourrait même être aussi bon que du fait maison parfois (du moins pour un palais peu aguerri je pense) –,  je dis juste que le consommateur doit être au courant.

Pour finir, une petite astuce qui a été indiquée dans le documentaire et que je connais depuis longtemps : méfiez-vous des cartes trop longues (et avec des produits hors saison). Il est impossible que le cuisinier puisse lui-même réaliser tous les plats. Il vaut donc mieux aller vers un restaurant proposant une carte courte, avec peut-être trop peu de choix à votre goût, mais il y aura plus de chance pour que ce soit du fait maison.

Autre astuce : privilégier les restaurants gastronomiques ; cela est plus cher, certes, mais il y a nettement moins de risque de vous faire berner.

Et vous, vous en pensez quoi ?